Aujourd’hui, Agréâge vous présente Clara qui avec Paumy & Vous propose une aide aux aidants dans l’accompagnement d’un proche âgé.
Qui se cache derrière Paumy & vous ?
Je m’appelle Clara, je vis mes 35 ans au coeur des montagnes à Grenoble. Je me suis d’abord investie dans l’univers du cinéma puis auprès des personnes âgées comme aide soignante. Aujourd’hui, je suis travailleuse sociale spécialisée dans l’accompagnement des aidants familiaux. Sensible au phénomène du vieillissement, j’accompagne les aidants d’un proche âgé de plus de 60 ans.
Mon métier consiste à offrir à l’entourage un professionnel dédié, référent et expert pour toutes questions liées à la dépendance. Le but étant de réduire les risques d’épuisement et d’améliorer leur quotidien et celui du proche aidé. J’ai été formée à ce métier par la licence professionnelle de l’université de Bordeaux dont j’ai été diplômée en 2017.
J’ai choisi de m’installer à mon compte pour allier mon exigence de travail, mes valeurs et l’équilibre avec ma vie personnelle. Paumy & Vous est née en mai 2021 pour apporter des réponses au plus près des besoins des aidants confrontés à la dépendance de leur proche.
Le métier de Technicien Coordinateur de l’Aide Psychosociale à l’aidant n’est pas très connu. Peux-tu nous en dire plus et nous expliquer ce que tu aimes dans ton métier ?
La découverte du métier de Technicien Coordinateur de l’Aide Psycho-Sociale à l’Aidant (TC APSA) a été pour moi une révélation ! J’avais adoré être aide-soignante : je me sentais aux premières loges des besoins primaires et essentiels pour vivre sa journée. Il s’agissait de prendre soin de la vie le plus longtemps possible dans de bonnes conditions. Puis j’ai ressenti le besoin d’aller encore plus loin mais je ne souhaitais pas devenir infirmière. Après quelques mois de recherche, la découverte de cette formation mettait enfin des mots et des perspectives sur des situations sans réponse auxquelles j’avais été confrontée sur le terrain.
Il m’a alors semblé évident que changer d’angle de vue aurait un bénéfice pour la personne âgée et pour ses proches. Prendre en compte l’entourage de la personne âgée donne une vision globale et donc plus juste de la situation. J’aime ce rôle de coordinateur et de médiateur, qui aide la famille à prendre de la hauteur et préserve sa capacité d’agir.
Je me suis finalement passionnée pour tout ce qui est lié à l’avancée en âge. C’est un sujet universel qui nous concerne tous. Je mène d’ailleurs d’autres actions pour faire bouger les lignes sur le sujet du vieillissement, notamment sur mon compte instagram elixir.de.vieillesse.
Tu proposes aux aidants de “souffler pour continuer à apporter le meilleur”. Chez Agréâge, nous partageons cette conviction que l’aidant ne peut pas tout porter seul.
As-tu des exemples à nous donner pour illustrer que quand l’aidant va mieux, l’aidé aussi ?
L’exemple auquel je pense est celui d’un homme d’une quarantaine d’années. Sa mère de 70 ans venait d’apprendre qu’elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle était encore autonome mais lui se sentait désemparé par l’évolution de la maladie annoncée par le neurologue. Après avoir mis en lumière ses préoccupations et déterminé son projet de vie, j’ai pu faire des recherches et formaliser des réponses très personnalisées qui l’ont rassuré pour la suite.
Un autre exemple, qui a demandé du temps et de la subtilité, c’est celui d’une aidante qui perdait complètement ses moyens face à une assistante sociale de secteur qui imposait le placement en EHPAD de son conjoint. Différents aspects complexes étaient à prendre en compte. Nous avons pu mettre en place certaines choses pour sécuriser la situation : une mesure de protection juridique, une organisation adaptée pour que ce monsieur reste à domicile. Le couple est donc encore ensemble sous le même toît ! Si ce monsieur entre un jour en établissement, toute la famille aura pu progressivement s’approprier cette décision.
” Nous avons la responsabilité d’adapter nos accompagnements aux histoires de vie, aux projets individuels, aux habitudes de vie…”
Clara Chauchard
Imaginer et composer pour chacun l’accompagnement idéal, est-ce donner du sens et de la valeur à la personne âgée ?
Nous sommes tous des patients potentiels, des personnes âgées en devenir. Nous avons la chance en France d’avoir un système de santé fondé sur des valeurs extrêmement louables. Malheureusement, l’organisation autour de ces valeurs est délétère, c’est insensé !
Ce que je veux pour moi, je le veux pour tous et notre système de santé doit absolument s’adapter à ses bénéficiaires. Ce ne peut être une lubie ! La santé ne doit pas subir une organisation, un manque de moyens, la fatigue des soignants et travailleurs sociaux, etc… Nous avons la responsabilité d’adapter nos accompagnements aux histoires de vie, aux projets individuels, aux habitudes de vie et aux budgets bien-sûr.
De plus, vivre la dernière partie de sa vie, bien qu’elle soit allongée à notre époque, me semble être un moment très particulier pour un individu. Cela mérite tout notre respect, notre attention et notre créativité pour lui offrir ce que nous espèrerons recevoir lorsque ce sera notre tour. Porter un regard positif sur l’avancée en âge, sur la vulnérabilité, ainsi que sur notre mortalité, c’est respecter chacun dans sa singularité et contribuer à une société fière de son entraide et rassurée pour son avenir.
