Skip to content

Témoignage : quand la transmission fait défaut…

Pour connaître les nouvelles de notre réseau, abonnez-vous à la newsletter qui déride !

Témoignage : quand la transmission fait défaut…

Un fils témoigne de sa déception d’avoir partagé trop peu de souvenirs avec sa mère.

1- La souffrance causée par peu de transmission 

Ma mère n’a pas écrit ses mémoires. J’ai toujours eu une relation difficile avec elle car elle communiquait peu, ne parlait pas du tout d’elle. Cela reste douloureux aujourd’hui…

A mon grand regret, nos échanges ont été entièrement absorbés par la gestion de problèmes matériels. Au contraire, la transmission de souvenirs aurait été une respiration dans notre relation, qui nous aurait éloigné des questions fonctionnelles. 

Davantage d’échanges m’auraient permis aussi de mieux accepter ou du moins de relativiser certains comportements de ma mère, enfermée dans un modèle social très strict par son éducation.

Même à l’âge adulte, je ressens ce besoin de savoir qui était ma mère : ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a vécu, quels ont été ses conflits, ses idées. C’est un éclairage pour le présent, qui permet de donner des explications rationnelles à des situations bloquées parfois depuis de longues années.

2- Dépositaire de la mémoire familiale

Depuis son décès, je récupère beaucoup de documents datant pour la plupart du milieu du XIXè. La découverte de  ces documents de famille est une façon de restaurer un peu notre relation compliquée.

Mais c’est un restauration très incomplète : beaucoup de visages sur les photos me sont inconnus. J’ai pris la résolution de contacter les personnes de ma famille, même ceux que je connais peu ou qui sont des cousins lointains, pour qu’ils m’aident à légender les photos et ainsi compléter le puzzle de ma mémoire familiale.

Mon père est mort une vingtaine d’années avant ma mère. Il avait écrit ses pensées dans des carnets que ma mère a jeté : quelle colère, quelle amertume ai-je éprouvé lorsque je l’ai appris ! 

Lire aussi le témoignage de Brice :

“Quand l’écrit remplace la parole”

3- L’importance de susciter la transmission 

« On le fera plus tard » me répondait ma mère quand je proposais de reprendre des lettres ou documents de famille.

Finalement, c’est avec sa dame de compagnie, qui a su gagner sa confiance qu’elle s’est davantage livrée. Comme elle venait pour discuter, se mettait à son rythme, elle acceptait avec l’aide à domicile de regarder des albums de photos. Du coup les relations entre nous s’étaient aussi un peu assouplies.

Souvent, une tierce personne peut plus facilement recueillir des confidences car avec l’entourage proche, il peut être difficile de sortir de l’ordinaire et de rôles codifiés.

Transmettre ses souvenirs, c’est aussi un marqueur du temps. En effet, demander à quelqu’un de raconter le passé, c’est indirectement lui parler de sa mort. 

Cela explique que le travail de mémoire soit quelque fois repoussant, mais il est souvent libérateur et toujours gratifiant. 

C’est donc aux générations plus jeunes d’encourager les plus âgées à se livrer et de leur montrer qu’elles attachent de l’importance à leurs souvenirs et leur expérience !

Retrouvez nous sur

Cet article vous a intéressé ? Partagez-le !

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
Partager sur LinkedIn
Partager par email