Comment réagir face à une personne âgée atteinte du syndrome de Diogène ?

Si possible agir vite !

Lorsque le trouble commence à se faire sentir, faire remarquer avec délicatesse et humour qu’il y a vraiment beaucoup de prospectus / sac plastiques / boites en carton… (liste non exhaustive) avant que l’on ne puisse plus faire un pas dans la pièce.

Surtout, ne rangez pas sans l’accord de la personne !

L’emprise psychologique est tellement importante que c’est avant tout le tact qui sera salvateur dans une telle action. Vous pouvez relire notre article de définition du syndrome.

Eviter au maximum d’employer des termes moralisateurs « c’est répugnant » , « c’est honteux » qui ne feraient que renforcer le sentiment de honte éprouvée. Au contraire, mettre en avant le risque encourus et l’inquiétude que l’on éprouve  : risquée chute, animaux nuisibles, moisissures, etc…

N’oubliez pas que ce désordre est la manifestation d’une angoisse, d’un mal-être.

Le seul moyen efficace d’aborder le problème est de la faire en étant disponible pour troquer ces envahissants objets contre de la présence et de l’écoute… Ne lancez pas une phrase sur le pas de la porte au moment de partir, mais revenez plus tard avec l’intention de vous attaquer au sujet et d’en prendre le temps.

Concrètement, un bon moyen peut-être de procéder par étapes : Un tiroir, puis un meuble, puis une pièce.

Ne pas jeter tout de suite la totalité d’une pile de prospectus mais la moitié, puis ne garder que ce qui peut-être contenu dans une boîte à chaussure et ainsi de suite… une fois que la machine est lancée cela sera plus simple !

Mais il n’est jamais trop tard pour ranger !

Malheureusement, il n’est pas rare que l’on découvre ce genre de situation lorsqu’elle sont arrivées à un stade considérablement avancé…

Il est indispensable d’entreprendre un nettoyage du logement de fond en comble ! Il ne faut pas hésiter alors à faire appel à des entreprises de nettoyage qui proposent souvent des formules « grand ménage ». Les services sociaux de la mairie ont souvent une solution à proposer.

Mais il serait inutile de faire cela pour replacer ensuite la personne âgée dans le même cadre de vie. Elle se retrouverait dans cet univers aseptisé en proie à une souffrance d’autant plus vive puisque l’amas d’objets avait pour raison d’être de la rassurer.

Il faut donc à tout prix envisager l’un accompagnement par un professionnel. Le gériatre ou le psychologue formé en gériatrie est sans doute le meilleur interlocuteur.

Si l’accompagnement psychologique ne semble pas tout de suite possible, on peut trouver une personne disponible pour un temps de discussion, éventuellement à l’extérieur du domicile dans un premier temps.

Enfin, ne cachons pas qu’à un certain âge, faire de l’ordre dans sa vie c’est aussi se préparer à mourir. Il faut accepter sereinement d’en parler.